Gaëtan GUILLOD est un restaurateur du patrimoine, diplômé en 2024. Il a démarré sa formation à l'Inp dans le cadre d'un programme de mobilité européenne.
Gaëtan Guillod vient de soutenir son mémoire de fin d’études sur un planétaire, ou machine uranographique, conservé à la bibliothèque de l’Observatoire de Paris.
Né en 1996 à Val-de-Ruz, en Suisse, il a commencé ses études dans le domaine de l'informatique avant de s’orienter vers la conservation-restauration. Il a intégré le Bachelor de la Haute École Arc Conservation-Restauration, équivalent d'une licence, dans la spécialité Objets techniques et scientifiques.
Au cours de sa formation, il a bénéficié d’une mobilité étudiante et a demandé à suivre le semestre 4, correspondant au second semestre de la 2ᵉ année, au département des restaurateurs de l’Institut national du patrimoine (Inp), en accord avec son niveau d’études en Bachelor.
« J’ai voulu intégrer la spécialité Mobilier pour approfondir mes connaissances sur ce matériau. En Suisse, dans ma spécialité, nous abordons de nombreux matériaux, car les objets scientifiques et techniques sont composites. Ce semestre en France m’a permis d’entrer davantage dans le détail du matériau bois. »
Il a découvert un rythme de travail un peu différent, puisque, à la HE Arc, les cours pratiques en atelier sont organisés en modules intensifs sur des semaines complètes, alors que l'Inp consacre deux jours par semaine aux travaux pratiques en atelier. Ce rythme lui a plutôt bien convenu.
« Les groupes d’atelier sont plus petits qu’en Suisse, ce qui permet plus d’échanges avec les intervenants. »
Fort de cette expérience, Gaëtan a déposé un dossier à l’Inp après l'obtention de son Bachelor, afin d’intégrer la spécialité Arts du Feu – Métal en cours de cursus. Sa demande a été acceptée, et il a pu rejoindre la promotion 2019-2024 en 4ᵉ année.
Cette année-là, son premier semestre a été consacré à la recherche d’un objet de mémoire, à la réalisation d’une étude préalable à la restauration d’un objet composite en groupe, ainsi qu’à l’achèvement du programme des cours scientifiques, notamment sur l’imagerie scientifique. Avec ses camarades de promotion, il a participé à l’étude d’une maquette d’avion de ligne Lockheed L-1649A Super Starliner, conservée au Musée de l’Air et de l’Espace. En atelier, ses enseignants lui ont proposé de suivre certains cours complémentaires à son parcours.
« J’ai particulièrement aimé les cours sur les pratiques des techniques anciennes. C’est le meilleur moyen de comprendre un matériau ou un objet, ce qui nous permet aussi d’orienter nos choix de traitement de conservation-restauration. »
Le second semestre est généralement dédié à un stage à l’étranger, mais une dérogation a été accordée à Gaëtan, qui souhaitait découvrir la réalité de l’exercice professionnel en France. Il a donc choisi de réaliser ses stages à l’atelier de restauration du Musée de l’Armée et auprès de Pascale Gardin, conservatrice-restauratrice en archéologie. Cette expérience lui a permis de compléter sa connaissance des objets métalliques, en s’attaquant aux enjeux de conservation d’objets en alliages ferreux et cuivreux issus de fouilles programmées ou préventives, souvent dégradés par leur mise au jour.
Pour son mémoire, Marie-Anne Loeper-Attia, assistante de la responsable de la spécialité Arts du Feu en charge du métal, lui a conseillé de choisir un objet issu du patrimoine scientifique et technique, en lien avec son parcours antérieur.
« L’étude et la conservation-restauration d’un objet technique et composite étaient l’opportunité de mettre en pratique l’ensemble des compétences acquises durant mes cinq années de formation. J’ai notamment pu bénéficier de l’expertise du laboratoire de l’Inp pour l’analyse des matériaux présents sur mon objet de mémoire. »
À l’issue de sa soutenance, Gaëtan a obtenu son diplôme avec la mention Très bien. Déjà installé en tant qu’auto-entrepreneur pour débuter, il indique avoir beaucoup apprécié les cours de professionnalisation dispensés en dernière année, qui l’ont préparé à l’aventure entrepreneuriale. Il a déjà quelques contrats en Suisse, mais envisage de s’installer en Île-de-France pour ses premières années professionnelles.